Réponses d’Angélique B., conceptrice et animatrice de la formation « Adapter sa posture d’accompagnement socioprofessionnel au public suivi ».
Formatrice auprès de publics en reconversion ou en insertion, vous formez aujourd’hui des personnes qui accompagnent les publics éloignés de l’emploi. Pourquoi ce choix ?
Quand on accompagne une personne éloignée de l’emploi, le premier échange aboutit souvent sur des réponses réductrices et fermées : « je ne sais rien faire », « je déteste mon ancien métier », « je suis nul(le) », « je suis en situation de handicap », « j’ai commencé une formation, mais j’ai décroché »… À 95% les freins sont ancrés, et l’accompagnant est, au mieux face à une « page blanche », au pire face à « un mur ».
Mais alors, que faire et comment faire ? Confrontée à ces questions, j’ai cherché, trouvé ou conçu des outils spécifiques pour aider les accompagnants, et je les propose dans le stage « Adapter sa posture d’accompagnement sociopro au public suivi » animé pour b’for.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ces outils et pourquoi en conseillez-vous l’utilisation ?
Face à des publics éloignés de l’emploi, un simple échange de type « questions-réponses » est insuffisant.
Il faut guider chaque personne vers l’expression de ce qu’elle sait faire, ce qu’elle aimerait faire et comment elle pourrait le faire.
C’est pourquoi des outils sont proposés à chaque étape de l’accompagnement.
- Certains aident la personne à mettre en évidence ses savoirs (savoir-être et savoir-faire), ses compétences (on en a tous et toutes).
- D’autres abordent les compétences transversales. C’est-à-dire tout ce que l’on fait et sait faire sans pour autant en avoir fait son métier.
- Viennent ensuite les tests et outils pour déterminer le secteur d’activité ou le métier qui l’attire, mais aussi définir les caractéristiques de l’emploi visé (travailler à l’intérieur, à l’extérieur, en contact avec du public ou non, dans une petite ou grande équipe…). Savoir ce que l’on aime aide à se projeter.
En matière d’accompagnement socioprofessionnel : quel est le premier facteur qui favorise un retour à l’emploi ? Une formation, un CV efficace, une lettre de motivation soignée, une période d’essai ?
Ce sont des clés et ces points sont abordés. Mais la principale clé est en soi, et la personne accompagnée doit reprendre confiance en elle.
L’accompagnant va donc l’aider à prendre conscience de la richesse de son parcours et la guider en s’appuyant sur les outils découverts lors du stage.
C’est une formation pratico-pratique que chaque participant va adapter à ses propres besoins pour renforcer sa posture. Et surtout qu’il va adapter à chaque personne accompagnée. C’est un beau défi pour l’accompagnant et la personne guidée.