Les formations sont des lieux privilégiés pour faire de « belles rencontres ». Jugez-en par vous-même et découvrez l’expérience magique que vit Laëtitia Thomas-Vaxelaire, notre formatrice en LSF (Langue des Signes française).
Signer pour parler et rompre le silence : la belle histoire du moment
Deux fois par mois de mars à juin, puis de septembre à décembre, Laëtitia Thomas-Vaxelaire prend le chemin d’un établissement médico-social vosgien pour rencontrer deux travailleuses en ESAT malentendantes et six professionnels. Leur objectif ? Echanger en Langue des Signes française pour rompre le silence.
« Pour les entendants, travailler avec une personne qui ne peut entendre et s’exprimer oralement complexifie les relations professionnelles, et diminue les interactions interpersonnelles » observe Laëtitia. « Mais par chance, la Langue des Signes Française, la langue naturelle des personnes sourdes, est assez riche et souple pour créer des liens assez vite ».
#Quand un mot peut en cacher un autre
Les entendants ont tous des tics de language, à l’oral comme à l’écrit.
Parfois, ça commence dès l’enfance : une tétine, une « totosse » (eh oui, on n’est pas Vosgien pour rien), ou une « teteute »…
D’autres fois, le mot est régional : un sac, un pochon, une poche, un cornet (là encore, bienvenue dans les Vosges ou en Belgique ? La frontière est proche). Mais laissons de côté la clenche (de porte), le bouton et la poignée… vous avez compris le principe : un mot peut en cacher un autre !
#Trouver le « bon signe » pour le « bon mot »
Dans l’univers des signes, même topo : un signe = un mot ou un groupe de mot.
Comme dans les langues orales, la LSF s’adapte selon les régions, ainsi elle n’est pas universelle, diffère selon les pays et connait même des accents régionaux. A cela nous pouvons ajouter l’interdiction qu’a connu la Langue des Signes en France pendant près d’un siècle (jusque dans les années 1970), ce qui a obligé les Sourds à maintenir la langue « en cachette », d’où certaines variantes régionales encore présentes.
Mais s’il est aisé de comprendre un mot signé quand on arrive à le désigner, comment faire comprendre un mot « abstrait », moins iconique ?
« Quand on travaille avec un groupe de personnes malentendantes, le premier objectif est de créer un dictionnaire commun », explique Laëtitia.
« Les jeunes femmes que j’accompagne n’ont pas le même âge, n’ont pas eu les mêmes enseignants. Nous avons donc choisi ensemble les mots spécifiques à utiliser entre nous, et à apprendre aux professionnels qui travaillent avec elles ».
Apprendre à communiquer en LSF, le début d’une très belle histoire…
« Les séquences avec les professionnels et les malentendantes sont riches de partages. Au fil des séances, je sens que les rôles s’inversent. C’est magique ».
« Entre les séances, les jeunes femmes invitent les professionnels à « utiliser » et à « réviser » leurs signes. Elles ont plus d’assurance et elles s’ouvrent aux autres. De leur côté, les professionnels apparaissent satisfaits de communiquer davantage avec elles et d’entrer dans leur monde, leur culture « .
« On sent de la joie et du plaisir dans les échanges. C’est vraiment une expérience unique ».
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